Les plus de 50 ans sont de plus en plus nombreux à trouver de la satisfaction au travail, les jeunes perdent leur motivation
La motivation autonome, clé de la lutte contre l'absentéisme et le burn-out

- Plus d'un tiers des travailleurs de 50 ans et plus (35,7 %) sont motivés de manière autonome : une augmentation significative de plus de 50 % depuis 2019 (23,4 %)
- Les travailleurs ayant une motivation autonome élevée sont moins souvent malades, plus productifs, moins exposés au risque de burn-out et moins enclins à quitter leur emploi
- En Belgique, plus d'un travailleur sur quatre (27%) est motivé de manière autonome : une hausse de 22,7% depuis 2019 (22%)
- Seuls 15,8 % des ouvriers sont motivés de manière autonome, contre 31,1 % des employés
Bruxelles, 01/07/25 - La motivation autonome des travailleurs en Belgique - un moteur de bien-être, de bonnes performances et de réduction des risques de burn-out – est en évolution. Une nouvelle étude du prestataire de services RH Securex montre que plus d'un travailleur de plus de 50 ans sur trois (35,7 %) est motivé de manière autonome. Il s'agit d'une augmentation significative de 53 % par rapport à 2019 (23,4 %). Cependant, chez les jeunes travailleurs de moins de 35 ans, cette motivation autonome est en baisse : seul un sur cinq (18,4 %) est motivé de manière autonome, contre 29,2 % il y a cinq ans. Ces changements dans la motivation au travail offrent aux entreprises des informations clés pour lutter contre l'absentéisme, le turnover et le burn-out, en particulier en période de restrictions salariales.
Securex distingue trois profils de motivation : les personnes motivées de manière autonome qui travaillent avec enthousiasme en raison d’un intérêt personnel ou parce qu'elles trouvent leur travail intéressant, les personnes motivées de manière combinée qui, outre la motivation autonome, sont également fortement motivées par des facteurs externes tels que les récompenses, les incitants financiers, le sentiment de culpabilité et le prestige, et enfin les personnes faiblement motivées ayant une faible motivation pour leur travail.
En 2024, 27 % des travailleurs belges étaient motivés de manière autonome, 42 % de manière combinée et 31 % faiblement motivés. Par rapport à 2019, Securex constate une augmentation significative de 22,7 % du nombre de travailleurs motivés de manière autonome (de 22 % à 27 %). Le nombre de travailleurs à motivation combinée et faible est resté globalement stable, avec respectivement 42 % et 31 % en 2024. Securex constate toutefois des évolutions différentes selon les catégories d'âge et de statut.
Motivation : un fossé générationnel grandissant
Securex observe une tendance claire : la motivation autonome des plus de 50 ans a fortement augmenté au cours des cinq dernières années, tandis qu'elle est restée relativement stable chez les collègues plus jeunes, élargissant ainsi le fossé générationnel. Plus d'un travailleur de plus de 50 ans sur trois (35,7 %) est motivé de manière autonome, ce qui représente une augmentation considérable de plus de 50 % par rapport à 2019 (23,4 %). À titre de comparaison, seuls deux travailleurs sur dix de moins de 35 ans (18,4 %) et un sur quatre âgé de 35 à 49 ans (24 %) sont motivés de manière autonome.
Contrairement aux plus de 50 ans, chez qui le sentiment d'autonomie s’est accru depuis 2019, ce sentiment a diminué chez les jeunes travailleurs de moins de 35 ans. Pour ce groupe plus jeune, les sentiments d'appartenance et de compétence dans leur travail ont également diminué au cours de la même période. Or, ce sont précisément ces trois facteurs qui déterminent fortement le degré de motivation autonome. En conséquence, la proportion de jeunes travailleurs faiblement motivés a considérablement augmenté, passant de 29,2 % en 2019 à 39,8 % en 2024.
« La motivation autonome croissante des plus de 50 ans est une évolution positive qui souligne la valeur de l'expérience et l'employabilité des travailleurs plus âgés », explique Cécile Blaise. « Profitons de cette tendance ! En impliquant activement les plus de 50 ans dans des programmes de mentorat et de partage des connaissances, nous stimulons non seulement les compétences et le sentiment d’appartenance des jeunes collègues, mais nous créons également un environnement de travail inclusif où l'autonomie et la responsabilité occupent une place centrale. Ces éléments, combinés à une formation ciblée et à une culture d'équipe bienveillante, sont essentiels pour renforcer la motivation de toutes les générations et créer un lieu de travail inspirant. »
Moins de risques de burn-out et de départ à court terme
La motivation autonome des travailleurs apporte aux entreprises des avantages tangibles : réduction de l’absentéisme, augmentation de la productivité et diminution du risque de burn-out et de départ à court terme.
Les travailleurs dont la motivation autonome est élevée sont moins souvent malades : seuls 10,4 % d'entre eux sont absents trois fois ou plus par an, contre 16,3% pour les travailleurs à motivation combinée et pour les travailleurs faiblement motivés.
Ils sont également plus productifs (93,2 % sont productifs contre 82,8 % et 58,4 % respectivement) et et moins exposés au risque de burn-out.. Seuls 2,8 % des travailleurs motivés de manière autonome se trouvent dans la zone rouge1, contre 14,6 % et 26,1 % respectivement pour les travailleurs à motivation combinée et les salariés faiblement motivés.
Les collaborateurs motivés de manière autonome ont également moins l'intention de quitter leur emploi à court terme (5,1 %) que les travailleurs motivés de manière combinée (10,3 %) et faiblement motivés (21,3 %).
« Investir dans une culture d’autonomie, de compétence et d’appartenance est payant », affirme Cécile Blaise, HR Consultant chez Securex. "De nombreuses actions concrètes et accessibles qui soutiennent ces principes stimulent une motivation qualitative. Il s'agit d'un moteur beaucoup plus durable que de simples récompenses extrinsèques, qui permet aux organisations non seulement d'avoir des travailleurs plus impliqués et en meilleure santé, mais également de meilleurs résultats pour l’entreprise. »
Prof. Anja Van den Broeck (psychologie du travail et de la motivation - KU Leuven) : "La motivation autonome est plus qu'un simple avantage. Les recherches internationales montrent qu'elle est capitale, et permet aux employés de se rendre au travail avec plus d'énergie, ce qui réduit le risque de burn-out, les rend plus enthousiastes à l'égard de leur travail, plus impliqués dans les objectifs de l'organisation et plus performants. Cela aide également les organisations à atteindre leurs objectifs et à garder leurs employés impliqués. Cela ne signifie pas nécessairement que le travail doit toujours être amusant. Faire quelque chose de difficile, mais dont on voit la valeur ajoutée, donne cette énergie".
Disparité entre ouvriers et employés
Le degré de motivation autonome est pratiquement identique entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les travailleurs à temps plein et à temps partiel. Securex constate toutefois une différence notable entre les ouvriers et les employés. Alors que ces deux groupes présentaient des niveaux de motivation autonome similaires il y a cinq ans, une division claire est apparue.
Seuls 15,8 % des ouvriers sont motivés de manière autonome, contre 31,1 % des employés. Selon les chiffres, les ouvriers semblent moins que les employés avoir le sentiment d'être compétents dans leur travail ou de pouvoir utiliser ou développer leurs compétences.
Cécile Blaise : "Alors que la motivation autonome a considérablement augmenté chez les employés, elle est restée stable chez les ouvriers. La digitalisation et les possibilités de formation plus limitées semblent miner le sentiment de compétence et donc aussi la motivation autonome. Les cinq jours de formation obligatoires offrent aux employeurs un levier puissant pour renforcer le sentiment de compétence et donc la motivation des ouvriers. En utilisant ces jours de formation de manière réfléchie et tournée vers l’avenir, ils peuvent constituer des équipes motivées et flexibles, prêtes à relever les défis de demain."
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A propos de l'enquête
Le prestataire de services RH Securex a interrogé un échantillon de 1 482 employés, tirés au hasard parmi la population active belge, pour une enquête en ligne réalisée par une agence d'enquête externe en avril 2024. L'échantillon est représentatif du marché du travail belge en termes de sexe, d'âge, de statut et de région, et comprend à la fois des employés du secteur privé et du secteur public. Par représentatif, on entend que la distribution de l'échantillon en fonction du sexe, de l'âge et de la région s'écarte au maximum de 2,5 % de la distribution de la population active.